De l’abstraction à la figuration renouvelée : de 1950 à nos jours
Après la Seconde Guerre mondiale, sous l’influence du courant expressionniste abstrait qui domine la scène artistique américaine, les artistes européens s’engagent dans une voie qui privilégie désormais une peinture ouvertement subjective.
Les mouvements ou courants subsistent mais la prétention à l’avant-gardisme, caractéristique de la peinture d’avant-guerre, s’estompe peu à peu.
L’art abstrait, dans lequel certains voient des paysages non figuratifs, s’affirme dès lors comme la projection des émotions de l’artiste, de son subconscient, voire de son intellect.
Le paysage en tant que tel disparaît pour faire émerger des formes et des rythmes colorés destinés à traduire avant tout les sensations ressenties devant la nature.
En France, les grands représentants de cette nouvelle génération d’artistes, désignés sous le terme de « nouvelle Ecole de Paris », sont Alfred Manessier, Jean Le Moal et Pierre Tal Coat.
Leur travail entre en résonance avec celui de l’abstraction lyrique, telle qu’incarnée par Zao-Wou Ki.
Est-ce à dire pour autant que l’histoire de la peinture de paysage est arrivée à son terme ?
A l’heure où tout semble avoir été dit et de toutes les manières possibles, l’intérêt pour le paysage en tant que motif des arts plastiques se renouvelle ces dernières années au contact d’un intérêt direct pour la nature et l’environnement.
Ainsi, la « mort de la peinture », souvent annoncée mais jamais advenue, semble repousser sans cesse son terme, comme en témoigne le travail de nombreux artistes contemporains qui, à l’image de Denis Christophel, affirment avec force qu’elle a encore et toujours quelque chose à dire.